A la recherche de nouvelles fraîches

"C'est bien ce que je craignais..."

Le docteur regarda Lily avec un regard contrit.

"Terminée l'aventure pour vous, mademoiselle Roverandom. La seule activité physique que vous pouvez vous permettre désormais est la marche à pied."

Il griffona une ordonnance et la tendit à la jeune femme qui la prit sans dire un mot.

"Ne vous fatiguez sous aucun prétexte, évitez les contrariétés, et passez le plus de temps possible allongée ou assise."

Le visage déjà pâle de Lily blêmit encore plus. Elle resta quelques secondes immobile et silencieuse, son regard se perdant dans le vide. Puis elle se releva avec précaution, et dit, sans regarder le docteur :

"Merci... Au revoir, docteur."

Et sans rien ajouter, elle tourna les talons et sortit.

Lily sortit de l'hôpital. Il aurait été raisonnable, étant donné son état et les vives recommandations de son docteur, de prendre un taxi pour rentrer au QG de la Schya, mais elle avait vraiment besoin de prendre l'air. Aussi elle se mis en route à pieds en direction du quartier Schya.

Elle arriva sur la Place de la Bourse. Elle était, comme d'habitude, bondée, et Lily avait du mal à se frayer un chemin dans la foule. Aussi, on peut dire que le hasard fait bien les choses, puis qu'au détour d'un pâté de péquenauds, elle tomba sur un de ses collègues de la Schya, qu'elle ne connaissait que de vue, et qui semblait entretenir une... vive conversation avec un inconnu. Se tenant à distance, Lily sortit son bippeur multifonction et le dirigea vers le jeune homme. L'appareil lui donna son identification, et confirma que l'autre homme n'était pas fiché à la Schya, et était donc, forcément, externe à l'organisation. Leur discussion semblait agitée.

Intriguée et se disant que si cela tournait au vinaigre, elle devrait porter secours à son collègue, Lily activa la fonction microphone de son bippeur. Elle enfonça des écouteurs high-tech dans ses oreille et régla l'appareil de façon à entendre clairement les paroles échangées entre les deux hommes.

Lorsqu'elle entendit les mots "ce que tu as appris", "ta part du marché" et "ton précédent patron s'est fait descendre", son sang ne fit qu'un tour.

Qu'est-ce que c'était que cette histoire ? Pourquoi un membre de la Schya chercherait-il à avoir des informations sur sa propre société ?

Elle vit Artcher cogner l'indic et s'éloigner.

Lily ne fit ni une ni deux. Elle sortit son Desert Eagle, s'approcha de l'homme encore à terre, et lui logea une balle entre les deux yeux. Pas question de laisser quelqu'un qui était au courant de l'assassinat de leur ancien boss en vie.


[HJ : j'ai conscience que ça pourrait éventuellement te déranger que ton indic se soit fait tué, aussi, si c'est le cas, je peux tout à fait éditer mon message !]

[hj : c'est pas grave, j'en aurais d'autres en cas de problème et puis s'était juste pour lancer l'histoire. Tu m'excuses s'il sagit d'un silencieux, mais...]

En entendant un coups de feu, la plupart des personnes présentes semblèrent passablement inquiétes, mais continuèrent leur route. Les détonations en tous genres étaient devenues si courrantes qu'on ni prêtait plus qu'une attention mitigée entre la peur et l'habitude. Par réflexe, William se retourna dans la direction d'où provenait le bruit, histoire de savoir ce qui venait de se passer, et fut surpris de voir son indic étalé par terre dans une marre de sang.

*Il ne l'a pas raté.*

Il savait que le tueur était seul car jamais on ne lancerait deux tueurs sur quelqu'un d'une si petite importance. Quoiqu'il en soit, il le chercha machinalement des yeux sans parvenir à mettre la main dessus. Alors qu'il s'apprêtait à partir, il remarqua une jeune femme, belle, habillée avec autant de goût que de classe. Bien qu'il ne possédât pas le gadget de sa collègue, il se permit de penser qu'elle appartenait comme lui à la Schya. D'ailleurs, elle se tenait alerte, et se mouvait avec le savoir faire des militaires ou des gardes du corps.

*Rectification, elle ne l'a pas raté.*

William se demanda pour quelle raison. C'était un petit indic comme il en existait beaucoup aux tuyaux plus ou moins troués. Peut être était-il aussi l'indic de la tueuse ? Après plusieurs question du genre, il décida que le plus simple était encore de le lui demander. Il se dirigea vers elle sans chercher à maquiller son intention de lui parler. Le jeune homme savait qu'une approche discrète était suicidaire. Le meilleur moyen de se retrouver avec une balle entre les deux yeux comme ce cher Steve était de surprendre un tueur à gage. Aussi avançait-il en lui faisant face, elle ne pouvait pas l'ignorer. Il n'avait pas une expression de colère ou quoique ce soit du genre, mais plutôt un visage neutre et en même temps dissimulant un rien de curiosité. Parvenu à sa hauteur, il se permit de lui parler.

- Je me présente, William Artcher.

Il marqua une pause.

- Qu'est ce que cet imbécile de Steve avait bien pu faire pour se faire liquider par une tueuse aussi splendide ?

[C'était pas un silencieux, ça va ^^ Désolée pour ma réponse tardive, j'ai pas trop trop le temps de rp en ce moment avec la fac]

Lily vit son collègue s'avancer vers elle. Elle adopta une attitude neutre bien qu'elle fut sur ses gardes. Comment ne pas se méfier de quelqu'un qui engageait un espion pour avoir des informations sur sa propre société ?

Elle lui adressa un bref hochement de tête en guise de salut et répondit poliment :

"Enchantée, Lily Roverandom. Je sais qui vous êtes."

Elle brandit son appareil.

"Vive la technologie. Vous n'avez pas à vous en faire, je suis également à la Schya."

Elle jeta un coup d'oeil au cadavre du feu indic.

"Steve, hein ? Hé bien... Disons qu'il en savait un peu trop."

Elle regarda Artcher dans les yeux, et son regard était froid et perçant.

"Je n'aime pas les fouineurs..."

- Je n'aime pas les fouineurs.

Le ton froid de la jeune femme ne l'impressiona pas le moins du monde, et il répondit à sa manière habituelle distante mais charmante.

- Moi non plus ça tombe bien. Mais je ne pense pas vous devoir des comptes avec tout le respect que je dois à une collègue.

C'est le moment que choisit un inconnu pour les apostropher. William l'avait repéré quelques instant auparavent, et gardait toujours plus ou moins un oeil sur lui. Premier manque des convenances, il ne se présenta pas, deuxième, il ne semblait avoir d'yeux que pour Lily et faisait comme si lui, le tueur à gage, n'existait pas, troisième, il avait cet accent américain qui machouille les mots et qui est tout bonnement insupportable. Mais William n'était pas du genre à juger les gens d'après la partie émergée qu'il voyait d'eux. De plus, celle immergée était beaucoup plus intéressante.

- Aura-t-on la chance de connaître votre nom ou doit-on se contenter d'observer votre savoir faire à la vérification d'arme ?

Légèrement sarcastique, un poil impolie, une touche de provocation, le savant coktail de William menaçait de lui exploser à la figure.

Lily réussit tant bien que mal à dissimuler le sursaut qu'elle ne put s'empêcher de faire lorsque cet homme inconnu les aborda elle et Artcher, une chose qui ne serait jamais arrivée quelques semaines auparavant...

*J'en ai assez...* ragea Lily intérieurement en essuyant furtivement une goutte de sueur qui perlait sur son front, tandis que son teint blêmissait à vue d'oeil et qu'elle sentait un vertige et des nausées monter en elle.

Ses oreilles bourdonnaient, elle entendait la paroles des deux hommes comme si elle écoutait à travers une grosse épaisseur de tissus. Sa vision, elle aussi, se troublait, comme si elle se fut trouvée dans l'eau.

*Reprend tes esprits, tu te mets en danger !*

Elle se donna une violente claque. Aussitôt son ouïe et sa vision redevinrent normale, mais elle était toujours assaillie de fièvre et de nausées.

*Bah... à force j'ai l'habitude...*"... où j'pense que tu l'fais, m'dame" entendit-elle en reprenant à ses esprits.

Elle haussa un sourcil et dévisagea l'inconnu qui semblait prendre un malin plaisir à faire l'idiot - mais qui, nota-t-elle, était certainement loin d'en être un.

"Pardonnez-moi, nous connaissons-nous ?" demanda-t-elle poliment, d'une voix où laissait à peine percevoir un léger tremblement qui trahissait sa faiblesse physique.

*Je voudrais tant que cela cesse...* priait-elle.