82e étage : appartements de Lily Roverandom

Le stress de Lily augmentait à mesure qu'elle et Andreas grimpaient les étages du gratte-ciel Schya dans l'ascenseur. Son coeur fit un bond lorsqu'il s'arrêta au 77e étage, là où se trouvait le bureau de Senora, mais ce ne fut qu'un employé qui les rejoignit. Ils atteignirent finalement le 82e étage où se trouvait deux appartements dont celui de Lily. Elle speeda à travers le couloir et sortit sa carte magnétique d'un geste fébrile. Elle la passa dans le lecteur, un bip retentit, elle poussa vivement la porte et s'engouffra prestemment à l'intérieur. Elle tint tout de même la porte pour Andreas, lui faisant des signes impatients lui indiquant de se dépêcher.

"Alleeeeeeeez !" murmura-t-elle d'un air paniqué.

Plus les secondes passaient, plus son stress augmentait.

Lily ferma, ou plutôt claqua la porte et s'adossa contre, soupirant de soulagement. Maintenant qu'elle était dans ses appartements, chez elle, dans sa petite ambiance confortable, elle sentait qu'elle se détendait quelque peu. Elle savait qu'elle ne risquait rien, ici.

Elle se décolla finalement de la porte et entraîna Andreas à travers un petit couloir qui servait en fait en quelque sorte d'antichambre. Un rideau bleu nuit pendait d'une arche de bois sombre. Elle l'écarta, pénétra dans le salon, et tint le rideau ouvert afin de laisser passer le jeune homme.

D'une voix encore légèrement troublée par le stress, mais non plus tremblante, elle répliqua enfin :

"De toute façon, ce que je vais vous dire n'a rien d'illégal ou de... d'interdit. Je... je crains juste de... Enfin vous verrez bien. Je... Je vous expliquerai une fois que je vous aurais dis... enfin, bref, vous me suivez ?"

Elle n'attendit pas sa réponse, et désigna un canapé, qui ressemblait plus à un amas harmonieux de coussins confortables plutôt qu'à un bête canapé.

"Asseyez-vous." l'invita-t-elle.

Andreas lança quelques regards autour de lui. L'appartement semblait confortable et agréable comme le sien. Pourtant, le style de leurs appartements respectifs étaient très différents. Andreas s'avança après qu'elle l'y est invité. Elle ne s'était toujours pas détendue à cent pour cent mais il sentait en elle une sorte de soulagement. Elle lui présenta un canapé et après qu'elle le lui est proposé, il s'assit. Il posa ses coudes sur ses genoux, croisa ses mains et posa la partie inférieur à leur niveau. Il la fixa encore puis se redressa et se colla contre le dossier.

*Je me demande tout de même ce qui peut la mettre dans cette état ? En plus, ce n'est pas illégal ni interdit. Après sa dépend contre qui...*

"Bien. Je suis assis si sa peux vous rassurez. Allons, expliquez moi."

Il hésita quelques instants avant de prononcer ses mots. Mais il les dit:

"Vous pouvez me faire confiance. Je vous aiderais."

Non pas qu'il hésitait sur si il allait lui apporter son aide, ça c'était sûr, mais il n'était pas sûr ni de le pouvoir, ni d'en être capable. Mais il se dit que de toute façon, il le ferait.

"Je vous donne ma parole."

*C'est tout à fait ce qu'aurait dit Edward.*

Lily s'assit en face de lui, sur un autre canapé similaire. Elle croisa ses mains sur ses genoux, les fixant et les agitant nerveusement. Il se passa plusieurs minutes pendant lesquelles elle garda le silence, réfléchissant.

*Si ça se trouve c'est encore une crise de paranoïa... Si ça se trouve je fais toute une histoire pour rien... pour une... rose...*

Elle releva finalement les yeux vers Andreas. Elle n'était plus tellement stressée (enfin si, quand même...), elle était surtout gênée. Gênée de s'inquiéter autant, si ça se trouvait, pour rien...

*De toute façon... Ça cache quelque chose... Et ça me fera du bien de me confier...*

Elle se décida à se lancer :

"Je sais que je peux vous faire confiance, et que vous n'en direz mot à personne. Peut-être penserez-vous qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter, mais lorsque vous avez dit que vous signiez vos meurtre par une rose rouge, je n'ai pu m'empêcher de faire le rapprochement avec... avec Senora..."

Elle baissa la tête, et son visage, auparavant blanc, se teinta légèrement de rouge alors qu'elle se remémorait cette fameuse soirée.

"Il y a peu, il m'a offert une rose rouge. Il m'a proposé de m'en dévoiler la signification, mais je ne sais pourquoi, j'ai refusé... Vous savez qu'il a lui aussi l'habitude d'offrir des roses à ses victimes..."

Elle releva la tête.

"Et maintenant, je n'arrête pas de me faire du soucis à propos de cela. Je m'imagine des hypothèses toutes plus inquiétantes les unes que les autres..."

Elle avait volontairement occulté une partie de ce qu'il s'était passé ce soir-là, considérant qu'il s'agissait de choses trop personnelles, autant pour elle que pour Senora.

Andreas resta quelques instants dans le silence.Il constata qu'elle rougissait légèrement mais n'y prêta pas grande attention. Il avait entendu chaques mots prononcés pas la jeune femme. D'ailleurs, ceux-ci résonnaient dans son esprit qui fonctionnait à plein régime. Tout cela lui semblait bien étrange. Il resta encore plusieurs minutes dans le silence. Puis il lui parla d'une voix étrange.

"Et bien je ne vois que deux hypotèses. La première va surement vous paraître la meilleure. La mort. Mais rassurez vous, je ne pense pas qu'il veuille vous tuer, vous êtes un trop bon élément. Peut être justement tellement bon qu'il vous craint et voudrais vous menacer, sans le faire explicitement. Une sorte de "Si tu me trahis, je n'aurais pas de scrupule à te tuer". Ou alors... Non, sa va vous paraître stupide."

*Oui, c'est idiot, je vois mal Senora dans ce genre de situation. Il n'ai pas de se genre, quand même pas. Se serait inquiétant.*

Il resta silencieux.

Andreas posa alors son regard bleu dans le sien.

"L'amour."murmura-t-il.

"Edward était un bon jardinnier. Il s'y conaissait beaucoup en fleurs et il disait que les roses étaient les fleurs les plus expressives. La blanche pour le respect, la jaune pour la maternité, la bleu pour l'amitié, l'orange pour la beauté, la noir pour la mort, la rouge pour l'amour. Le fait que certaines personnes comme moi ou Senora mettent des roses rouges auprès de leur victimes n'est soit représentatif que du sang, soit c'est pour une raison personelle. Moi parce que mon frère et moi aimions les roses rouges. Lui je ne sais pas mais vous devriez envisagé le fait que Senora est une affection particulière pour vous, de l'amour qui plus est."

Il la regardait intensément. Puis il détourna son regard du sien.

"Mais comme je vous l'ai dit, c'est absurde."

*Absurde... oui...*

Lily baissa la tête, soudain profondément passionnée par ses mains... Elle rougit plus intensément encore. Puis, elle releva la tête, toussota, et, avec un sourire un peu timide, un peu gêné, elle dit d'une voix étrangement calme :

"Pas si absurde que ça..."

Elle regarda par la fenêtre d'un air distrait. Elle se remémorait cette soirée.

*Après tout... Même s'il ne l'a pas dit directement...*

Elle se tourna à nouveau vers Andreas et dit d'une voix à nouveau légèrement troublée :

"J'aimerais vous en dire plus, mais... Je crains qu'il ne m'en veuille, si un jour il découvre que j'en ai parlé à quelqu'un. Mais je peux vous dire une chose."

Son regard se fit plus brillant, plus aigue.

"Il m'a demandé si je l'aimais."

Il ne la quitta pas des yeux. Il vit cette lueur dans ces yeux et cru comprendre.

*Serait elle ?*

Quand il entendit ses mots. Il lui répondit avec douceur.

"J'avais donc raison. Et vous, l'aimez vous ? A en juger votre regard, vous semblez l'aimer."

Andreas fit alors quelque chose qu'il n'avait fait depuis longtemps. Il regarda la jeune femme dans les yeux puis, doucement, il esquissa un sourire. Un doux sourire, u nsourire que l'on n'avait vu depuis longtemps.

"En tout cas, je suis hereux pour vous."

Mais Lily ouvrit de grands yeux, et secoua vivement la tête.

"Mais non, non !"

Elle fit une pause, essayant de remettre de l'ordre dans ses pensées.

"Enfin... Si... Non..."

Elle se prit la tête dans les mains.

"Je... Je ne sais pas... Je ne me souviens plus de ce que c'est qu'aimer." avoua-t-elle.

Elle releva la tête, et remit ses cheveux en place, passant ses doigts dedans.

"Tout ceci n'a aucun sens... Je ne suis même pas capable de savoir si je suis amoureuse ou non..."

Elle se frappa le front.

"Oh, et puis de toute façon, ce serait incensé, vraiment... Être amoureuse de mon boss, ah !"

Elle se força à rire, mais c'était indéniablement un rire jaune. Elle regarda Andreas d'un air gêné.

"Je suis désolée... Je dois être particulièrement agaçante avec mes histoires de fille sans queue ni tête..."

Andreas ne savait pas trop quoi répondre. Il abandonna son sourire et reprit plus sérieusement.

"Et bien non, ça ne me gêne pas. Je suis une tombe, on peut me dire tous les secrets je les garde. Et puis entre nous, il y a tellement longtemps que je n'ai pas parler que lorsque j'y reprend goût, peut importe le sujet, j'y partcipe voilà tout."

Sans qu'il ne sache pourquoi, Andreas avait dit qu'il se sentait plus hereux ces derniers temps. Etrange...

"Enfin, vous voyez ce que je veux dire. En tout cas rassurez vous, aucunes paroles que nous aurons échangés ici ne sortira de cette pièce. Je saurais garder le secret ne vous en faites pas pour ça. Vous pouvez sincérement tout me dire."

*Bon aller, arrête de te lancer des... roses !*

HJ: Je dois y aller ! a toute !!

Ce fut au tour de Lily de sourire. Par reconnaissance, mais également parce qu'elle devait reconnaître qu'elle était heureuse de constater que le courant passait bien entre eux deux, de voir que le dialogue était si facile.

*Merde ! D'abord je ris, et maintenant je suis heureuse ? C'est quoi ce bin's ? Voilà que je me mets à éprouver des sentiments à tout va ! Qu'est-ce qu'il m'arrive en ce moment ?*

En tout cas, elle se sentait mieux, et ça elle ne pouvait pas le nier.

"Je vous remercie sincèrement." lui dit-elle.

Elle souriait, et pour la première fois depuis bien longtemps, son sourire n'était ni moqueur, ni malfaisant, ni timide, ni gêné. C'était un sourire heureux, point.

Elle se releva précipitamment.

"Oh ! Mais avec tout ça, je fais une bien piètre hôtesse. Peut-être souhaitez-vous boire quelque chose ?"

Quel changement hallucinant, en quelques minutes seulement. Cela pouvait être certainement très étonnant, mais Lily s'était habituée à elle-même et à ses changements brutaux d'état d'esprit... Après tout, c'était ce qui faisait son caractère.

Lily alla derrière un comptoir de marbre qui était en fait un bar, elle ouvrit un mini frigo et en tira une bouteille de San Pellegrino, ainsi que deux grands verres.

"Hé bien, une San Pel, comme d'hab' ! J'espère que cela vous convient." dit-elle en remplissant les deux verres du liquide gazeux.

Elle haussa les épaules.

"Sinon, tant pis, je boirais votre verre."

Elle prit les deux verres en main et vint en poser un sur une table basse en verre qui se trouvait entre les deux canapés, puis se rassit en face d'Andreas et prit une longue gorgée sans attendre que son invité ait seulement saisit son verre. Tant d'émotions lui avaient donné soif. Puis, elle reposa son verre à moitié plein, et reprit :

"En revanche, je suis désolée, mais il va falloir ne pas trop traîner. Tout à l'heure, quand la petite de la Mavros m'a cherché des crosses, je revenais d'une mission de reconnaissance, et je suis censée partir bientôt afin d'accomplir un contrat."

Lily avait été droguée par un Mavros au Club du quartier des affaires. Elle avait été rammenée à la Schya par un de ses collègues.

Elle avait dormit pendant de longues heures sur son canapé.

Lorsqu'elle se réveilla, il faisait grand jour. Il n'y avait pas un nuage dans le ciel, et Lily fut aveuglée par la lumière du soleil qui passait par la fenêtre. Dans sa tête jouait une fanfare d'au moins trois cents joueur de tambour. Elle se sentait particulièrement mal. Elle sentit une affreuse nausée venir, et tenta de se lever. Mais elle fut prit d'un vertige et retomba par terre. Elle se hâta de se relever, et couru d'un pas titubant jusqu'aux toilettes devant lesquels elle tomba à genoux. Elle eut l'impression de se vider de ses tripes tant elle vomit.

Lorsqu'elle sortit des toilettes, elle surprit son reflet dans un miroir. Elle était blanche comme un cachet d'aspirine et ses yeux étaient si cernés qu'on aurait cru qu'elle avait deux cocards.

Elle regarda l'heure.

"OH NON !"

Il était trois heures de l'après midi. Elle avait raté un contrat.

"C'est pas vrai... Ce type fera vraiment tout pour me pourir la vie..."

Manquer un contrat ne lui était jamais arrivé auparavant... Elle espérait ne pas recevoir un châtiment trop cruel.

"Oh, et puis tiens, pour une fois je vais en profiter pour glander !"

Elle haussa un sourcil. Ses paroles avaient dépassé sa pensée, ou plutôt elle avait pensé tout haut. Enfin bref, elle venait de se laisser aller. Cela ne lui était pas arrivé depuis... Mais lui était-ce jamais arrivé un jour ?

Elle secoua la tête. Aujourd'hui, c'était décidé, elle prendrait du bon temps. Et d'abord, un bon bain s'imposait. Elle fila dans sa salle de bain et envoya valser ses vêtements avant de se glisser dans sa baignoire à remous. Dès qu'elle fut imergée dans l'eau chaude parfumée, elle sentit aussitôt son corps se détendre.

Elle resta au moins une heure à se prélasser dans son bain. Elle sortit, mit un peignoir blanc, et alla dans sa chambre pour prendre des vêtements.

Elle ne posa même pas son regard sur ses tailleurs qui occupaient les neuf dixièmes de l'espace de son placard. Sans hésiter, elle prit un pull blanc cassé, très ample, et un jean clair.

Elle se débarassa de son peignoir et mit ces vêtements. Elle se regarda dans un miroir. Cela lui donnait une toute autre allure. Elle avait l'air... Cool. Décontractée.

Bah tant mieux, c'était ainsi qu'elle avait l'intention de passer la journée.

Elle alla littéralement se vautrer sur son canapé, alluma son home cinéma et mit en lecture un vieux film des années 2010.

Marchant dans les couloirs, il frappa a la porte de l'appartement de mademoiselle Roverandom, il savait qu'elle avait oublié de faire un contrat mais il c'était chargé de trouver un remplaçant. C'était lui qui avait éxécuté le contrat et de plus cela l'arrangeait.

"Ouvrez."

Entendant qu'on frappait à sa porte, Lily mit son film en pause et se leva. Elle était arrivée dans l'entrée de son appart quand elle entendit la voix autoritaire de Sylphyus. Elle se figea, mais ne pensa pas un instant à désobéir. Elle se regarda dans le miroir de l'entrée. Ses cheveux étaient en bataille, elle flottait dans son pull blanc cassé, qui lui tombait jusqu'au-dessus des genoux et laissait une de ses épaules nues. Son jean était déchiré à un genoux, et elle était pieds nus. Elle n'était pas présentable, mais elle ne pouvait se permettre de faire attendre son boss pour aller se changer, surtout qu'elle se doutait que sa visite devait avoir un rapport avec son contrat manqué.

Elle ouvrit donc la porte, et apparut devant Sylphyus, rouge de honte et la tête basse.

Elle parla la première, prenant les devants.

"Pardonnez-moi. J'ai manqué à mon devoir. Mais j'ai une bonne explication, je vous le jure." dit-elle d'une voix apeurée.

"J'en ai profité pour sortire... Mais qu'elle est la raison ? Je voudrais le savoire."

Sylphyus se permit d'entrer pour voire ce qu'elle avait fais de la journée.

"Soyez franche."

Bien sur il avait toujours son magnum chargé mais allait il s'en servire ?

"Pengrad ne m'a pas mis le fais que vous aviez était drogué dans son rapport... Il doit ressentire de la jalousie envers vous... Ne vous en faite pas prenez trois jours de repos sa vous fera le plus grand bien."

Sylphyus se tourna vers Lily et l'aida a se relever, vu que la porte était encore ouvert il ne se permit pas de l'embrasser au cas ou quelqu'un venait a passer.

"Mais j'éspére que vous n'avez pas était bléssé mademoiselle."

Lily se sentit rassurée, mais resta quelque peu mal à l'aise. Elle secoua la tête.

"Non, je n'ai rien. Merci de vous en préoccuper." dit-elle d'une petite voix.

Elle aurait bien voulu fermer la porte afin de préserver leur intimité, mais elle n'osait pas. En cet instant, elle se sentait plus que jamais simple employée de la Schya, fautive, face à son boss, et non pas la compagne de celui-ci.

"Encore une fois, pardonnez-moi. Je n'ai pas été assez prudente."