Déjeûner entre collègues

Leurs pas portèrent Olivier et Lou sur les grandes avenues du quartier Synnefo. Ils arrivèrent enfin au restaurant dont Olivier avait parlé à Lou. Ils entrèrent, furent placés à table, et passèrent commande.

En attendant qu'ils soient servis, Lou relança la conversation, enfin, elle essaya :

"Alors euh... Tu viens souvent ici ?"

*Ah mais en voilà un sujet intéressant...* songea-t-elle avec ironie.

"Oh oui, six fois par semaine au moins. Deux pizzas extra larges avec une grande frite et un coke géant, c'est ma commande habituelle."

Dit olivier avec une certaine légèreté, comme si tout le monde mangeait autant.

"Quand tu passe 24 voire 48 heures saans manger..."

Lou rit, et dit, mais sans méchanceté :

"Hé ben, t'es bizarre toi. Moi je pourrais pas rester autant de temps sans manger !"

Le serveur apporta leurs commandes et leur souhaita un bon appétit. Lou le remercia, puis constata que la commande d'Olivier tenait à peine sur sa moitié de table. Elle rit à nouveau.

"Ah ouais, je vois... Et je suppose que tu peux manger autant que tu veux sans prendre un gramme, hein ?"

"Affirmatif! Mais c'est un trait commun dans ma famille."

Dit olivier en attaquant son repas.

"Mon père me disait souvent d'engraisser si je ne voulais pas partir au vent!"

Cela fit à nouveau rire Lou qui faillit s'étouffer avec le morceau de pizza qu'elle était en train d'avaler. Elle toussa, puis avala la bouchée.

"C'est pas juste." dit-elle d'un air faussement vexé.

"C'est toujours pareil avec les mecs. Alors que nous, les filles, on mange un radis, on prend 500 grammes !"

Elle sourit et reprit une bouchée de sa pizza.

"T'es pourtant pas bien grosse! T'as plus l'air d'un bâtonnet de céleri que d'une citrouille!"

Dit Olivier.

"Toi aussi tu partirais facilement au vent!"

Encore une fois, Lou, amusée de ces comparaisons, rit, mais fit ensuite une petite moue.

"Ouais mais... Tu sais, c'est parce que je fais attention à ma ligne. Ça serait pas très bon pour mon business si je passais de... bâtonnet de céleri à citrouille !"

Elle sourit. Décidément, elle était d'humeur souriante aujourd'hui.

"Faut dire que tu ne pourrais plus porter ce ravissant ensemble!"

Dit Olivier en imitant la voix de la poule de luxe classique devant ses amies.

"Ma chère, cet ensemble vous va à raaaaaaaaviiiiiiiiiiiiiiiir! On jurerais que c'est le grand tailleur italien Pietruzzo qui l'a designé!"

Encore une fois, Lou se mit à rire et manqua une nouvelle fois de s'étouffer avec sa pizza. Elle avala sa bouchée, toussa, puis prit une gorgée d'eau.

"Mais arrêêête ! Tu veux me tuer ou quoi !" dit-elle sur le ton de la plaisanterie.

Tout à coup, en regardant autour d'elle, elle vit qu'un de ses clients était là. Elle l'identifia.

*Ah ! Ouf ! Celui-là est cool... Il se tapera pas une crise de jalousie s'il me voit avec quelqu'un d'autre.*

"Lou ça va? T'as l'air distraite..."

Demanda Olivier.

"Je me charge de ton problème si tu veux. J'ai sur moi un Walter P99 et un SW99 si ça ttourne à l'orage..."

Ajouta t'il à voix basse.

Lou secoua frénétiquement la tête.

"Ah, non, non, c'est rien. Il y a juste quelqu'un que je connais ici, mais il n'a pas l'air de m'avoir vue."

Elle jeta un coup d'oeil, et constata qu'il était en train de sortir.

"Ah bah, il s'en va de toute façon."

Elle haussa les épaules et s'attaqua à sa pizza. Elle termina sa part puis reprit :

"Cela n'avait rien d'un problème, t'en fais pas."

Elle sourit malicieusement.

"T'es toujours aussi méfiant ?"

"Et comment! La dernière fois qu'on m'a dit je t'aime, j'ai finit sur une table d'opération avec un trou dans le poumon gauche!"

Dit Olivier.

"C'est pas des blagues!"

Lou haussa un sourcil.

"Hé, je te crois, t'excites pas comme ça !"

Comme elle avait terminé son repas, le serveur vint débarasser son couvert.

Lou s'accouda à la table et posa son menton dans le creux de sa main.

"Je te comprends... T'as raison d'être méfiant. Moi, je suis trop naïve, j'en ai conscience. J'arrête pas de me mettre dans des situations pas possibles à cause de ça !"

"Il faut pourtant que tu aies du sang froid pour faire le métier... Les métiers que tu fais. Et par extension, un minimum de professionnalisme!"

Hasarda Olivier.

"Et pour quelqu'un de naïf, je te trouve quand même plus lucide que bien des gens que j'ai connu!"

Ajouta t'il avant de terminer en un éclair le reste de son repas.

Lou sourit timidement, mais haussa les épaules.

"Mouais... Si c'était vrai, on me confierait plus souvent des contrats. Mais nan, on me fait pas confiance, il doit bien y avoir une raison."

Elle regarda autour d'elle d'un air songeur.

"Quand je serai chef, tu auras toute ma confiance et des missions pleins les bras!"

Dit olivier.

"Je te donnerai ta chance, promis juré!"

Ajouta t'il.

Lou lui sourit, affichant un air malicieux.

"T'as l'air bien sûr de toi ! Peut-être que tu s'ras pas boss ! Il doit y'avoir plein d'autres personnes qui convoitent le poste."

Puis, elle fit un sourire reconaissant.

"Mais merci, tu es vraiment gentil de me dire ça."

Elle le regarda en silence quelques secondes, puis reprit, d'une voix sincère :

"Je serais contente de t'avoir pour boss."

"J'ai qu'à hacker le réseau et changer les intentions de votes!"

Dit Olivier avec un sourire malicieux.

*Ou je tuerai notre nouveau boss. Je veux ce poste et je l'Aurai quoi qu'il m'en coûte!*

"J'ai confiance."

Lou fit la moue et dit d'un air désapprobateur.

"Bah... Vaudrait mieux que ça se fasse dans les règles, non ?"

Elle haussa les épaules.

"Et puis, à mon avis, ça va pas se faire par votes, sinon on aurait été mis au courant. Non, je pense que c'est le boss qui va décider."

Elle sourit.

"Tu me promets de pas tricher, hein ?"

"Ok alors! Je vais le faire honnête!"

*Mais ça ne me plaît pas!*

Olivier esquissa un sourire forcé.

"Dessert?"

Lou vit qu'il se forçait, et lui adressa un sourire encourageant. Elle posa sa main sur la sienne.

"Hé, dis-toi ce que c'est ce qu'il y a de mieux pour la Synnefo, non ?"

Elle haussa les épaules. Un geste proche du toc chez elle. Elle prit la carte des desserts pour y jeter un coup d'oeil, puis secoua la tête.

"Nan merci, pas de dessert pour moi, y'a rien qui me plaît... Et puis, même, c'est pas raisonnable ! Faut que je fasse attention à ma ligne !"

Les filles et leurs complexes...

"Ta ligne, ta ligne! Mets au moins du muscle sur ce petit corps sinon!"

Rigola Olivier.

"Complexée comme ça, ça devrait pas être permit!"

Conclut-il.

Lou fit la moue et haussa les épaules.

"Ben... C'est important, je dois cultiver mon physique... Je suis jeune, et... C'est ça, qui plaît, tu comprends ?" dit-elle d'une voix hésitante.

Elle avait vraiment le physique de la femme-enfant qui rendait fou bon nombre d'hommes.

Elle secoua la tête.

"Enfin, je suis en bonne santé et surtout... vivante !" dit-elle en riant.

"C'est le principal, non ?"

"Moi je propose. Toi tu dispose, acolyte de l'entropie!"

Dit Olivier, déconcerté.

*Pétard, t'as intérêt à apprendre de la vie Olivier!*

"Si t'es bien comme ça, y a pas d'mal. Enfin je crois!"

*PAuvre petite, je la plains!*

Lou hocha la tête d'un air entendu.

"Je te jure, y'a pas de mal. Je suis très bien comme je suis, et même très heureuse. Je me sens épanouie, et fière de pouvoir subvenir aux besoins de ma famille."

Elle était toujours souriante, même radieuse.

Tout à coup, son portable sonna. Elle le sortit de sa poche et lu le sms qu'elle venait de recevoir. Puis elle tapota une réponse et remit le portable dans sa poche. Elle revela le regard vers Olivier et lui dit d'une voix désolée :

"Pardon, mais je vais devoir te laisser, le devoir m'appelle, tu comprends."