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Histoire :
Il fut un temps où Mélété et sa soeur aînée furent heureuses, dans leur campagne assez éloignée de la ville d'Ataxia. Leur principale occupation, dès leur plus jeune âge, était de jouer de la musique, l'ainée de la flute, la cadette de la contrebasse. Leur mère, une femme aimante, les accompagnai parfois au piano.
Cependant, ce temps n'avait lieu d'être que lors des absences du père, un homme rustre et âpre. Son travail d'agriculteur l'obligeait heureusement à rester en ville un certain temps de l'année.
Rien ne prédestinait alors aucune des petites filles à devenir tueuse.
Mais un jour, quatre ans après Mélété naquit sa deuxième soeur, en emportant le dernier souffle de sa mère. Celle ci tomba, en effet après cet effort, gravement malade et succomba une année plus tard.
C'est ainsi que commença l'enfer pour les trois soeurs. L'arrivée de cette mort et surtout, depuis deux ans, du chaos social, plongea finalement le père dans un alcoolisme et une violence térrifiante. Ils déménagèrent dans un appartement délabré des premiers étages de la banlieue d'Ataxia. Ses filles devaient lui obéir au doigt et à l'oeil, satisfaire tous ses désirs et servir de réceptrices à ses humeurs brutales.
La plus jeune des soeurs était encore petite et l'aïnée, était la plus frêle d'entre elles, tant bien physiquement que mentalement. Aussi, Mélété s'occupait de ses soeurs de sept et un ans, quand elle en avait cinq. Elle les protégeait lors des sautes d'humeurs de leur père, jusqu'à les cacher pour qu'elles en paix un instant, accomplissait les tâches les plus difficiles et errait dans les rues, parfois jouait de son instrument, à la recherche, d'argent, de pain et de pansements.
Parfois, le père les oubliait. Dans ces moments salvateurs, les soeurs se réunissaient dans un sous sol inoccupé de la rue. Là, elles rêvaient à la liberté, et se remémoraient le temps où elles jouaient ensemble de la musique (du moins pour les deux premières; la dernière écoutaient) en lui redonnant vie. Cependant ces moments de libération n'étaient qu'éphémère, et bientôt leur revenaient aux oreilles les hurlements bourrus de leur père qui les cherchent.
Mélété apprit vite à se méfier des gens, et comprit aussi rapidement que la rue n'était pas plus accueillante que son "foyer". Il n'était pas rare qu'elle dût s'enfuir, ou recevoir les coups d'agresseurs, des gens dans une misère peut être semblable à la sienne, qui passaient leur nerfs , avec l'excuse du territoire. Comme si son père n'était pas suffisant. Et si elle essayait de se battre, les assaillants prenaient rapidement le dessus, pour ne pas dire imédiatement, malgré l'expérience qu'elle acquérait au fil des bagarres. C'est après sept mois de cette vie qu'on lui tendit la main pour la première fois.
Trois hommes venaient d'apparaître devant Mélété, imposants par rapport à la fillette. Pas d'issus pour fuir, elle devrait encore se battre, et surtout, encaisser. Ce qu'elle fit. Peu de temps après, son énergie commençait déjà à l'abandonner. Elle mettait ses dernières forces dans un coup de pied. Elle le lança à l'homme le plus proche..... qui s'écroula, inanimé. Les deux autres agresseurs s'arrêtèrent net. Elle n'avait pas pu.... Un homme apparut d'une ruelle sombre. Il n'avait rien d'une personne dangereuse et menaçante, si ce n'est les deux pistolets qu'il tenait dans chaque main. Les offenseurs disparurent aussitôt : ils ne devaient pas être armés et préféraient leur stress ou un manque de place à la mort.La petite fille perdit connaissance.
Lorsq'elle se reveilla, elle ne vit que du blanc et sentit une odeur... d'hopital. Où était elle? L'homme qui l'avait sauvé vint la rassurer. Il était relativement vieux, d'après sa barbichette grise - blanche et les petites rides, surtout présentes aux coins de ses yeux. Son regard était bienfaisant. Il portait un chapeau blanc, entouré d'un ruban noir et légèrement enfoncé sur le dessus, qui lui donnait un air mafieux. . Il était médecin, et avait soignée Mélété de toutes ses blessures. La petite fille n'osait lui raconter son histoire. Le médecin comprit ce silence, et lui même ne lui raconta jamais son passé. Et puis, finalement, à quoi bo, pensait-il. Ils parlèrent de tout et de rien. C'est avec le sourire et en promettant de revenir que Mélété partit rejoindre ces soeurs. Et elle revint plusieurs fois, de nombreuses fois, à presque chacune de ses escapades. Le médecin avait pris dans le coeur de Mélété une place de père, et également de professeur; car elle s'était mis en tête d'apprendre la médecine.
Cette vie noire dans laquelle brillait de temps en temps un rayon de soleil dura trois ans.
Pour l'anniversaire des quatres ans de leur jeune soeur, les deux aînées lui offrirent un agréable fête. Elles lui donnèrent un violon qui avait appartenu à leur grand - mère, puis à leur mère, et qu'elles avaient pu sauver lors de leur déménagement. Le médecin leur avait même fournit un gateau. La cérémonie se déroulait aussi joyeusement que possible, et la petite commençait quelques crincrins sous les rires de ses soeurs. Quand résonna dans la rue le cri tonitruant de leur père qui les appelait. Habituées à ce rituel, les trois soeurs sortirent discrètement du sous sol, montèrent jusqu'au toit plat, allèrent de hauteur en hauteur pour arriver sur la terasse délabrée de leur logis et attendre leur père. Il avait encore une fois trop bu. Peut être ... même plus que les autres fois! Il ouvrit la porte d'un coup de pied brutal. Son visage était plus rouge que jamais, son rire d'ivrogne terrifiant. Dans un cri, il attrapa l'aînée et arracha sa chemise. Mélété voulut venir à son secours mais il la poussa brutalement. Elle se releva vite; sa décision était prise. L'horreur de la scène où sa soeur était violée par un être qui n'avait plus trace d'une once d'humanité lui fit perdre toute l'innocence de ses huit ans. Elle prit sa petite soeur dans ses bras et la déposa dans le lit de son père, avant de chercher frénétiquement dans tout tiroirs et placards quelque chose qui pourrait lui servir d'arme. Un couteau, une paire de ciseau, même un coupe papier ferait l'affaire. Mais ce qu'elle trouvit fut au delà de ses éspérances. Elle retourna dans l'entrée, où les cris de sa soeurs se faisaient déchirants. Elle leva son le Walther P99 et tira. Plus rien. Un grand vide dans sa tête tandis que sa soeur aînée se dégageai du poid de ce qui avait été son père et que la dernière pleurait en cascades. Elle tomba à genou. Maintenant, ses deux soeurs étaient éffondrées et pleuraient toutes les larmes de leur corps. Elle reprit alors sur elle, aida la plus grande à se rhabiller, prit rapidement quelques affaire - rien qui pourraient leur rappeler cette horreur, seulement la musique- et partit en entrainant le reste de sa famille.
Un an plus tard, les trois soeurs se serraient toujours les coudes. L'ami médecin de Mélété leur avait offert l'hospitalité; il leur fournissait des soins, un toit pour la nuit du moins, de la nourriture, et continuait à enseigner la médecine à sa jeune protégée. Et pourtant, celle ci le savait loin de la richesse. Comme elle ne voulait alors pas abuser plus de son accueil, les trois petites filles vivaient dans les rues le plus souvent. Elles jouaient alors de nouveau de leur instrument pour tenter de gagner un peu d'argent. Quand elles étaient dehors, c'était encore Mélété qui les protégeait. Elle avait gardé le pistolet de son père, et gagnait de plus en plus d'experience , si ce n'est au combat de cops à corps, puisque ses agresseurs ne feraient toujours qu'une bouchée d'elle si elle n'avait pas son arme, de la vie dans les rues.
Depuis qu'elle avait abattu son père, elle n'avait pu s'arrêter. Tuer devint pour elle la meilleure des protections. Même si un chaque meutre, elle ressentait un peu plus fort un vide dans sa tête, au moins, ses soeurs et elles prenaient moins de coups.
Toutefois, elle ne fut pas la première à céder sous le poid de cette tension. Un soir, une dispute éclata entre elle et sa soeur aînée. Elle hurlait ne plus vouloir de cette vie, ne plus vouloir voir Mélété tuer des gens avec une facilité apparente, et surtout ne plus vouloir jouer de ces stupides instruments chargés de passés, pour ne même pas gagner un clou. Elle disait qu'ils leur portait malheur et ,dans le même élan, détruisit sa flute. Quoique Mélété pouvait dire, même si c'était on-ne-peut-plus réaliste, sa soeur n'entendait rien. Elle criait qu'elle était au bout des nerfs et qu'elle avait prit sa décision. Elle partit le lendemain, malgré les supplications de Mélété.
On retrouva son cadavre une semaine plus tard.
La tête de Mélété se vida encore un peu plus et ses oreilles ne cessaient de siffler. Elle se rendit coupable de cette mort, et ni le médecin ni sa dernière soeur n'avait réussit à y faire. Elle abandonna la musique, et pour marquer cette fin, se fit tatouer sur l'épaule droit une contrebasse en feu et un scalpel en guise d'archet. Celui ci devait signifier l'ardeur qu'elle comptait mettre pour protéger ses proches. Elle devint plus solitaire. Son travail pour connaître la médecine et gagner un peu d'argent dans les rues se fit plus acharné, et elle s'entrainait également tant bien que mal pour au tir et au combat. Elle ne voulait plus se vider de ses émotions comme à chaque fois qu'un de ses proches mourraient, même si pour cela elle devait se vider de ses émotions par le meurtre de moults personnes dangereuses.
Elle venait d'avoir dix ans. L'habitude de cette vie l'avait déjà prise. La nuit tombait, elle retournai chez le médecin pour la nuit après avoir ciré des chaussures pendant quelques heures dans la rue. Elle entra dans la vieille maison, salua d'un bonsoir et se retourna. Jamais elle ne se serait douté du spectacle qu'elle avait devant les yeux.
Le médecin et sa soeur l'attendait. Ils pointaient chacun un pistolet sur elle.
"Qu.. que se passe t-il, s'enquit Mélété."
Sa soeur resta silencieuse, le visage bas. C'est le médecin qui lui répondit, sans oser la regarder en face :
"-Tu es devenue un monstre de la société. Tu tues les gens de sang froid. Nous n'avons pas besoin de criminels supplémentaires par les temps qui courent
-Je ne les tue pas de sang frois, hurla la jeune fille pour se défendre. Je le fais pour notre survie!
-Je... Je suis désolée"
Des larmes coulèrent sur ses joues, puis sur celle de Mélété. Il allai tirer. Très vite et malgré les gouttes qui perlaient dans ses yeux, la jeune fille sortit son arme. Un coup. Son vieil ami s'effondra, sous le cri de la plus jeune des soeurs qui se mit également à pleurer. Cette dernière tremblait mais maintenait toujours un pistolet de ses deux mains. La tête de Mélété tournait. Elle s'approcha de sa petite soeur qui était paralysée, prit brutalement son arme de ses mains et la jeta à l'autre bout de la pièce. La petite jeta un coup d'oeil à cette endroit, et sauta sur sa soeur, comme pris d'un nouvel élan. Avec un couteau qu'elle gardait toujours sur elle depuis la mort de l'aïnée, elle marqua Mélété d'une profonde cicatrice au dessus du nombril. Celle ci rejetta alors sa petite soeur à terre, et braqua sur elle son pistolet.
"-Fuis, lui ordonna t elle dans un sanglot".
La petite ne se le fit pas répété, et ce fut la dernière fois que les deux dernières soeurs Erinnyx se virent.
Mélété la regardait courir, son Walther toujours pointé sur elle. Un bruit de pas qui cognait contre quelque chose s'éleva. Sur le qui-vive, Mélété se retourna précipitamment. Mal lui en prit; sa tête vide tournait toujours et ses yeux mirent un certain temps avant de revoir clair. Un homme à demi-caché dans l'ombre se tenait devant le pistolet de sa soeur, et souriait. Elle crut comprendre alors le soudain comportements de ce qui restait de ses proches, et ne put supporter cette idée. Elle hurla de toute son âme, tira en tout sens et s'écroula.
Ce n'est que deux semaines plus tard qu'elle sortit de sa torpeur, et elle passa les deux semaines suivantes allongée dans un lit inconnu sans souffler mot, ni sciller, ni même penser.
Puis elle se leva, s'assit sur son lit, comme sortie d'une léthargie. Elle voulut savoir où elle se trouvait et qui elle était. On lui dit seulement qu'elle était à Mavros, où elle suivrait une formation de criminelle. Cela n'eut aucun effet sur Mélété, elle était indifférente à son avenir, comme si même cela lui semblait des plus naturel. On lui donna aussi un chapeau blanc qu'elle avait près d'elle quand on l'amena ici.
La réponse à sa deuxième question lui arriva petit à petit, et au bout de quelques mois, elle se souvenait entièrement de son passé. Seuls lui échappaient le nom des personnes qu'elle avait connues et la définition d'un sentiment.
Pendant sa formation, elle apprit à se battre réellement. Ses connaissances en médecine et anatomie du corps humain lui furent profitables, car au delà du pouvoir de soigner qu'elles conféraient, elles permettaient également de mieux connaitre les points faibles de l'humain, pour meiux ôter les vies. L'entrainement qu'elle suivit fut, bien sur, rude, mais elle se montra bonne élève. Plus particulièrement, ses mains avait acquérit au cours de ses années de musique et de maniement du scalpel, un très grande dextérité.
Avec son propre style de combat, elle acheva sa formation et devint tueuse à gage. Depuis, sans but précis (tout du moins pour l'instant), de son air nochalant qui fait contraste à ses réflexes vifs, elle faisait son boulôt; et tuait.